Vigneron.ne.s : Karim Vionnet
 
Cépages : Gamay
 
Caractéristiques : Un vin de plaisir qui développe de merveilleux arômes de petits fruits rouges. Au nez les notes de sous-bois et de fraise des bois dominent avec un aspect plus croquant et frais sur la jeune fraise et des notes herbacées. Au palais c’est une belle gourmandise très juteuse avec un léger sucre résiduel balancé par la fraîcheur d’une belle acidité et des saveurs de fraise avec une finale plaisante sur une petite amertume de noyau de cerise. 2022 est une superbe année pour les vins nouveaux comme en atteste ce primeur fruité et gourmand. 
 
Accord : Charcuterie lyonnaise, chèvre frais.
 
Garde : 1 à 2 ans
 
Alcool : 12,5% Vol.
 
Culture : situé à Villé-Morgon au cœur des crus du Beaujolais sur la rive droite de la Saône (entre Mâcon et Villefranche sur Saône). Les vignes de Karim de 55 ans d’âge en moyenne se développent notamment sur des sols de granit pauvres entrainant un manque de nutriments qui limite les rendements et concentre les saveurs. Ce terroir est idéal pour le Gamay à débourrement et maturation précoce. 
Karim fait un peu de négoce avec ses potes vignerons en bio, afin aussi de les tirer vers le haut et d’élargir sa gamme.
Malgré qu’il n’ait pas l’appellation Bio (la paperasse ça l’emmerde), la culture de la vigne est bien évidemment entièrement naturelle, sans aucun recours à des produits phytosanitaires, pesticides et autres. La priorité de Karim c’est son terroir. C’est pour ça qu’il le chouchoute et qu’il entretien une vie organique intense dans ses sols.
 
Vinification : Quant à la vinification, les raisins sont entre de bonnes mains. Là encore c’est le plus naturel possible : levures indigènes (aucun ajout de levures extérieures), aucun ajout de sucre et aucun intrant ajouté. Pas de sacrilège de goût de banane ici ! Mais un vrai vin de plaisir.
 
Macération semi-carbonique :
Il s’agit de placer uniquement des grappes entières non foulées dans les cuves. Les baies au fond de la cuve sont écrasées et libèrent leur jus que les levures indigènes font fermenter. Cette fermentation produit du CO2 qui remplit la cuve et les baies restées intact entament une macération carbonique, intracellulaire. Une fois les 2% d’alcool atteint les baies éclatent et le pressurage est généralement réalisé pour finir la fermentation sans contact avec les pellicules. 
On procède ainsi à l’extraction des arômes fruités et de la couleur mais peu de tannins.
 
Pour la petite histoire : Devenu vigneron dans les années 2000, on lui disait : "Tu ne vas pas marquer Karim sur tes bouteilles ?". "J'ai commencé à flipper. Donc j'ai mis K. Vionnet. Et là des clients m'ont demandé : Tu t'appelles K. toi ?, K c'est pour Karl ?", raconte-t-il. Formé pour devenir boulanger et suivre le conseil de son père il fait des allers-retours entre l'armée, la vigne et l'usine jusqu'à ce qu'un vilain accident du travail ne le décide à embrasser définitivement la profession de vigneron. Un métier-passion qu'il a appris au voisinage et dans le sillage de ceux que la presse anglo-saxonne a appelé "le gang de Morgon", les Lapierre, Foillard, Breton, Thévenet et autres, qui à partir des années 1980 ont été les pionniers du vin "nature" par opposition à l'industrialisation du Beaujolais.